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Jean-Pierre Papin (surnommé JPP), né à Boulogne-sur-Mer le 5 novembre 1963, est un ancien joueur international de Football français devenu entraîneur. C'était un avant-centre efficace et spectaculaire dont les reprises de volée et retournés acrobatiques sont restés célèbres sous le nom de « papinades ». Il est depuis le 27 août 2007 l'entraîneur du Racing Club de Lens.
Biographie
Les jeunes années
Si Jean-Pierre Papin est né à Boulogne-sur-Mer, c'est dans le Nord, près de
Maubeuge, qu'il a grandi, où il a suivi sa mère suite à la séparation de ses parents.
Jean-Pierre Papin manifeste très tôt un goût prononcé pour le football et une appétence toute modérée pour les études. Selon une légende, il aurait répondu à une institutrice qui demandait à ses élèves la profession qu'ils voudraient exercer quand ils seraient plus grand, qu'il voulait devenir footballeur professionnel ! Il débute sa carrière chez les jeunes au club de Jeumont, en 1970, où il restera licencié jusqu'en 1978, avant d'intégrer le club de Trith-Saint-Léger.
Il connaît par la suite une ascension linéaire en jouant en Nationale avec Vichy (saison 1983-1984) puis en Division 2 avec Valenciennes (saison 1984-1985), avant de tenter l'aventure à l'étranger, au FC Bruges. Ce sont des débuts fracassants au plus haut niveau, avec un premier titre (Coupe de Belgique). Sa notoriété auprès du grand public est grandissante, et il connaît surtout une première sélection en équipe de France lors d'un match amical contre Irlande du Nord le 26 février 1986.
Dans la foulée, il dispute la Coupe du Monde 1986 au Mexique, où les Bleus terminent à la troisième place. Il marque notamment le seul but de la France lors du premier match de poule, contre le Canada. Titulaire surprise lors des matchs du premier tour, et critiqué pour ses ratés devant le but, il est remplaçant pour la suite du tournoi, avant de rappliquer puis de marquer contre la Belgique dans la petite finale.
L'épopée marseillaise
Il signe en
1986 avec l'Olympique de Marseille. Pour ses début, JPP effectue une excellente première moitié de saison, avant de flancher par la suite. Le club terminant ainsi deuxième du Championnat derrière Bordeaux et battu par cette même équipe lors de la finale de la Coupe de France. Ses prestations critiquées à la coupe du monde 1986 et ses débuts mitigés à Marseille valent à Jean-Pierre Papin certains sobriquets assez méchants tels que "JPP, j'en plante pas" ou "JPP, j'en peux plus".
Vexé par cette année en dents de scie, Jean-Pierre travailla d'arrache pied afin d'être fin prêt pour la nouvelle saison. Le travail profita rapidement puisqu'il termina la saison 1987-1988 Meilleur Buteur du Championnat de France. Marseille ne termina que sixième du Championnat mais fut crédité d'un joli parcours européen en Coupe des Coupes, se hissant jusqu'en demi-finale.
La consécration arriva la saison suivante (1988-1989) avec un doublé Championnat / Coupe de France. JPP prit une place prépondérante à ces succès avec trois buts inscrits en finale contre AS Monaco sur un score (4-3) puis en inscrivant deux buts lors du match du sacre contre Auxerre. Il termine meilleur buteur du championnat pour la deuxième fois consécutive.
La saison suivante (1989-1990), le club phocéen conserve son titre national et Jean-Pierre Papin termine meilleur buteur du championnat pour la troisième fois consécutive. Demi-finaliste de la Coupe de France, les Marseillais parviennent également dans le dernier carré de la Coupe d'Europe des clubs champions, éliminés par le club lisboète Benfica Lisbonne où l'un de leurs joueurs Vata a inscrit le but décisif de la main.
Intouchable sur le plan national, l'OM remporta son troisième Championnat de France consécutif (1990-1991), et JPP termine à nouveau meilleur buteur du championnat. Seule une défaite subie face à Monaco (1-0) en finale de la Coupe de France dont les arrêts de jeu contrariaient les plans des Marseillais sur les terrains de l'Hexagone. En Coupe d'Europe des clubs champions, les Marseillais effectuent un beau parcours en éliminant notamment le Milan AC en quart de finale, puis le Spartak Moscou en demi-finale, mais subissent une cruelle désillusion en perdant la finale aux tirs au buts, à Bari, contre l'Étoile Rouge Belgrade, alors qu'ils étaient favoris.
Cet échec n'empêche pas JPP d'être élu Ballon d'or en 1991. Après Raymond Kopa et Michel Platini, il est le troisième Français à obtenir cette distinction prestigieuse.
La saison suivante, les Marseillais sont champions de France pour la quatrième fois consécutive, mais leur saison est ternie par une élimination prématurée en Coupe d'Europe contre le Sparta Prague. En terminant pour la cinquième fois de sa carrière meilleur buteur du championnat, JPP égale une performance jusque là uniquement réalisée par Delio Onnis et Carlos Bianchi. Mais contrairement aux deux Argentins, il est le seul à avoir terminé meilleur buteur cinq fois de suite.
En fin de saison, les rumeurs d'un transfert au Milan AC se font plus pressantes. Papin dispute son dernier match au stade Vélodrome contre AS Cannes, le 25 avril 1992. Avant de prendre le micro à la fin du match pour annoncer son départ en Italie, il offrit la victoire à son club contre Cannes. Il aura été marseillais jusqu'au bout... L'adieu de JPP fut des plus émouvants et beaucoup gardent encore en mémoire ce jour là.
En six saisons sous le maillot olympien, JPP aura donc marqué la bagatelle de 185 buts en 254 matchs toutes compétitions confondues, terminé cinq fois de suite meilleur buteur du championnat de France, entre 1988 et 1992, et remporté quatre titres consécutifs de champion de France, de 1989 à 1992.
Durant cette période faste, Papin s'affirme également comme le principal atout de l'équipe de France, parvenant soit à masquer par ses talents de buteur les lacunes des Bleus sur la surface de jeu, soit à sublimer. Il ne joue pas de deuxième Coupe du monde, à cause des échecs lors des éliminatoires de celles de 1990 et 1994. Mais il donne toute sa mesure lors des éliminatoires de l'Euro 1992, où la France remporte tous ses matchs. Lors de la phase finale en Suède, la France échoue dès le 1er tour, même si Papin marque les deux buts de son équipe.
L'expérience étrangère
JPP rejoint donc en 1992 le Milan AC, considéré comme le meilleur club européen à l'époque, qu'il a déjà croisé et éliminé en C1 en
1991. À cette époque, peu de joueurs français jouent à l'étranger. Avec ce départ en Italie, Papin a donc agi en quelque sorte comme un précurseur. Le mouvement de départ des meilleurs joueurs français à l'étranger ne s'amplifiera que quelques années plus tard, à partir du milieu des années 1990.
Ses débuts dans le Calcio sont corrects, malgré la concurrence avec Marco van Basten. Le club remporte aisément le championnat d'Italie. Mais en Mai 1993, JPP dispute et perd (remplaçant, rentré en fin de match) une nouvelle finale de Ligue des Champions, cette fois contre son ancien club, l'Olympique de Marseille. Un échec qui le marquera profondément.
Deuxième saison en Italie et deuxième Scudetto remporté par le Milan AC. Toutefois, JPP jouait de moins en moins souvent. Battu par l'OM l'an passé, le Milan AC prit sa revanche en s'imposant en Finale de la Ligue des Champions en écrasant 4 à 0 le FC Barcelone. C'était la première fois que JPP s'imposait dans cette compétition après deux revers en finale.
Après deux saisons expatrié en Italie, JPP décida de changer d'horizon en rejoignant le club allemand du Bayern Munich pour tenter de trouver du temps de jeu. Pour ses débuts dans la Bundesliga (saison 1994-1995), il joua très peu avec au total 7 matches pour 1 but, principalement en raison de blessures à répétition. Le Bayern termina à une moyenne sixième place et se fit éliminer dès le premier tour de la Coupe d'Allemagne. Heureusement, le club bavarois se rattrapa en Ligue des Champions en atteignant les demi-finales.
Sa deuxième saison en Allemagne (1995-1996) fut plus convaincante mais JPP ne trouva qu'à deux reprises le chemin des filets. Le Bayern termina à une belle deuxième place en Championnat mais fit surtout parler de lui en remportant la Coupe de l'UEFA, en battant en finale les Girondins de Bordeaux. C'était le deuxième succès de Jean-Pierre dans une Coupe d'Europe.
C'est également durant cette délicate période à Munich qu'il perd sa place en sélection. Papin avait dans un premier temps dit adieu aux Bleus dont il était le capitaine après l'élimination en qualifications pour la World Cup USA, en Novembre 1993, avant de se laisser convaincre par Aimé Jacquet d'y revenir. Il dispute son dernier match international contre les Pays-Bas en Janvier 1995, avant que les blessures ne l'éloignent définitivement de la sélection.
Le retour en France, et la fin de carrière
Il rentre en
France en 1996 et signe à Bordeaux, où il complète deux saisons de bonne qualité (22 buts), conduisant deux fois de suite le club en finale de la Coupe de la Ligue.
Il signe pour la saison 1998-1999 à Guingamp, alors en division 2. Cependant, perturbé par les blessures à répétition, il met finalement fin à sa carrière professionnelle en octobre 1998, 3 mois après son arrivée.
Il fait alors le bonheur de deux équipes amateurs: la Jeunesse sportive Saint-Pierroise (Réunion), mais surtout l'US Cap-Ferret, où il inscrit le nombre impressionnant de 140 buts en 3 saisons. C'est en juillet 2004, à l'âge de 40 ans, qu'il raccroche définitivement les crampons.
Le profil du joueur
Jean-Pierre Papin avait la particularité, pour un avant-centre, de marquer de nombreux buts de loin. Lorsqu'il recevait le ballon, il frappait le plus souvent en première intention, notamment en reprise de volée. Il a ainsi laissé une forte empreinte dans le football français, à tel point qu'un mouvement porte son nom. On désigne en effet sous le terme
papinade une reprise de volée puissante du droit, croisée, depuis le côté droit de la surface de réparation. Son efficacité devant le but, sa précision dans le geste et sa force de frappe compensaient amplement un gabarit moyen. Ces qualités étaient le fruit d'un travail acharné à l'entraînement. Il n'était pas rare de le voir faire des "heures supplémentaires" à l'entraînement pour travailler son aspect du jeu devant le but.
L'entraîneur
Alors qu'il jouait encore au
Cap-Ferret Jean-Pierre Papin obtient son diplôme d'entraîneur. Il débute à la barre du
FC Bassin d'Arcachon, club évoluant en
DH. Sous son impulsion, le club accède en CFA 2 à l'issue de la saison
2004-
2005. Le
6 mai 2006, il prend en charge l'équipe première du Racing Club de Strasbourg pour la saison
2006-
2007. Il commence ainsi sa carrière d'entraîneur au niveau professionnel en prenant en main une équipe rétrogradée en Ligue 2 avec pour objectif principal de faire remonter le club alsacien en Ligue 1. Sous sa conduite, l'objectif principal du Club est rempli et le Racing Club de Strasbourg remonte en Ligue 1 au terme de la saison 2006/2007 (3
e). Il n'est cependant pas reconduit dans ses fonctions pour la saison 2007/2008 comme annoncé le jour précédent son licenciement. Il aurait en effet cherché à négocier un poste d'entraîneur de l'équipe du
RC Lens, se faisant devancer in extremis par
Guy Roux. Il se dit aujourd'hui "victime d'une
Intrigue" selon l'un de ses proches conseillers. En
Juillet 2007, il est contacté par l'équipe de Chine de football en vue d'une proposition d'embauche au poste d'entraîneur. Il refuse par ailleurs le poste d'entraîneur du FC Nantes Atlantique proposé par le repreneur du club
Waldemar Kita pour remplacer
Michel Der Zakarian, arguant de son amitié pour celui-ci et de ses bons résultats actuels. Le
25 août 2007, il s'engage avec le
RC Lens succédant ainsi à
Guy Roux, démissionnaire après seulement quatre journées de championnat. Avec une équipe "imposée", il ne réussit pas à redresser le club, malgré le sursaut survenu après la victoire en Coupe de la Ligue face à l'AS Monaco. Le
9 janvier 2008, après une défaite 0-1 au Stade Felix-Bollaert face aux Chamois Niortais (Ligue 2) en Coupe de France de football,
Gervais Martel décide de recruter
Daniel Leclercq, ancien entraîneur du
RC Lens afin d'"assister" Jean-Pierre Papin dans ses choix.
Consultant
Il a été consultant pour
TF1 avant de rejoindre
Canal+ et
France Télévision, il est souvent avec Christophe Pacaud sur
RTL dans
RTL FootDivers
- Jean-Pierre Papin et son épouse Florence ont créé en 1996 l'association Neuf de Coeur (9 était le numéro fétiche du joueur) pour informer les parents sur les méthodes de rééducation d'enfants souffrant de lésions cérébrales.
- Trois livres lui ont été consacré:
- Papin, de Jean Ferrara, 1989,
- Papin de Marseille d'Olivier Dazat éditions Messidor 1991, éditions Jean Michel Garçonet
- Jean-Pierre Papin de Delesalle, éd. Mango, 2005.
- Franc jeu, autobiographie, éditions Ramsay 1998
Joueur
Carrière joueur
Palmarès (joueur)
- Meilleur buteur du Championnat de France : 1988 (19 buts), 1989 (22 buts), 1990 (30 buts), 1991 (23 buts) et 1992 (27 buts).
- L'un des meilleurs buteurs français toutes compétitions européennes de clubs confondues : 38 buts en 56 rencontres européennes (1985-1997). (Thierry Henry détient actuellement le record français avec 50 buts en 109 rencontres européennes (depuis 1995), mais Papin a une moyenne de 0,68 but par match, contre 0,46 pour Henry.)
- Meilleur buteur de la Ligue des Champions : 1990 (6 buts), 1991 (6 buts) et 1992* (7 buts) ().
- Fut un temps le meilleur buteur français en Ligue des Champions avec 28 réalisations. Record maintenant détenu par Thierry Henry avec 34 buts.
- Autres titres mineurs : Tournoi d'Auxerre (1988 - ), de Paris (1991 - ), d'Oviedo (1993 - Milan AC); trophée Berlusconi (1992 et 1993 - Milan AC), de la cité de Barcelone (1994 - Milan AC); tournoi estival de Padoue (1992 - Milan AC); finaliste du Trophée Gamper (1991 - ))
Carrière internationale
- Recordman français des sélections en équipe FIFA (4):
- 1997: face à l'équipe d'Asie (à Hong Kong)
- 1997: face à la Russie (à Moscou)
- 1998: face à la Turquie (à Istanbul)
- 1999: face à l'équipe d'Afrique (de Mandela) (à Johannesbourg)
- 54 sélections pour 30 buts en Équipe de France A de 1986 à 1995; 11 fois capitaine
- Troisième de la Coupe du Monde de 1986 (a marqué le 1 200e but de la compétition).
- Coupe Kirin : 1994
- A participé à la Coupe du Monde de 1986 (4 matchs, 2 buts).
- A participé à l'Euro 1992 (3 matchs, 2 buts).
Distinctions personnelles (joueur)
- Élu Joueur du Siècle à l'Olympique de Marseille
- Nommé au FIFA 100 (Top 100 des meilleurs joueurs vivants de tous les temps) en 2004.
- Ballon d'or : 1991
- Onze d'or : 1991 (et de bronze en 1989, 1990 et 1992)
- El Pais joueur européen de l'année : 1991
- World Soccer award : 1991
- Joueur français de l'année : 1989 et 1991
- Fait Chevalier de la Légion d'honneur le 13 avril 2007
Statistiques saison par saison
| Saison | Club | Pays | Division | Championnat | Coupe d'Europe | Équipe de France |
|---|
| 1983 - 1984 | INF Vichy | France | 3 | 29 matchs / 10 buts | - | - |
| 1984 - 1985 | | France | 2 | 33 matchs / 15 buts | - | - |
| 1985 - 1986 | FC Bruges | Belgique | 1 | 33 matchs / 20 buts | 4 matchs / 5 buts (C3) | 5 matchs / 2 buts |
| 1986 - 1987 | | France | 1 | 33 matchs / 13 buts | - | 4 matchs |
| 1987 - 1988 | | France | 1 | 37 matchs / 19 buts | 8 matchs / 4 buts (C2) | 4 matchs |
| 1988 - 1989 | | France | 1 | 36 matchs / 22 buts | - | 6 matchs / 1 but |
| 1989 - 1990 | | France | 1 | 36 matchs / 30 buts | 8 matchs / 6 buts (C1) | 5 matchs / 4 buts |
| 1990 - 1991 | | France | 1 | 36 matchs / 23 buts | 9 matchs / 6 buts (C1) | 5 matchs / 6 buts |
| 1991 - 1992 | | France | 1 | 37 matchs / 27 buts | 4 matchs / 7 buts (C1) | 9 matchs / 9 buts |
| 1992 - 1993 | Milan AC | Italie | A | 22 matchs / 13 buts | 7 matchs / 3 buts (C1) | 6 matchs / 3 buts |
| 1993 - 1994 | Milan AC | Italie | A | 18 matchs / 5 buts | 6 matchs / 4 buts (C1) | 8 matchs / 4 buts |
| 1994 - 1995 | Bayern Munich | Allemagne | 1 | 7 matchs / 1 but | 3 matchs / 2 buts (C1) | 2 matchs / 1 but |
| 1995 - 1996 | Bayern Munich | Allemagne | 1 | 20 matchs / 2 buts | 5 matchs / 1 but (C3) | - |
| 1996 - 1997 | | France | 1 | 32 matchs / 16 buts | - | - |
| 1997 - 1998 | | France | 1 | 23 matchs / 6 buts | 2 matchs (C3) | - |
| 1998 - 1999 | EA Guingamp | France | 2 | 10 matchs / 3 buts | - | - |
Entraîneur
Carrière (Entraîneur)
Palmarès (Entraîneur)
- FC Bassin d'Arcachon
- Champion DH Aquitaine : 2005
- Vainqueur de la Coupe de la Région Aquitaine : 2005
- Vainqueur de la Coupe du District Gironde Atlantique : 2005
- RC Strasbourg
- Candidat au titre de meilleur entraîneur de L2 : 2007
- RC Lens
- Finaliste de la Coupe de la Ligue : 2008
Liens externes
Notes et références